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Bryan : Hannah Arendt, l’obéissance et l’adhésion

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Une vie professionnelle c’est aussi des questions existentielles.

Avec Un Cadre Un Auteur, éclairons-les à la lumière de grands auteurs.




Bonjour,


Depuis que je suis en situation de management, je suis mal à l’aise avec la notion d’obéissance…et encore plus avec le fait que mon équipe me « doive obéissance ».

Comment dépasser ce sentiment ?

Bryan


Bonjour Bryan,


Vous posez une question aussi ancienne que l’humanité. La vie en groupe suppose de privilégier l’intérêt du collectif mais l’instinct de survie privilégie les intérêts individuels...Un cadre est donc nécessaire.

Dans votre cas, la réussite de l’entreprise est un gage de pérennité de l’activité et donc des emplois. Pour être totale, elle suppose l’obéissance de tous à des règles, celles des dirigeants pour les équipes et celles du code du travail pour les dirigeants.

Votre malaise vient peut-être plus de la nature de ces règles que du fait de réclamer l’obéissance :

· Si la règle est juste, fait sens et est débattue quand elle le peut, il ne sera peut-être pas nécessaire d’invoquer le devoir d’obéissance, vu qu’il sera aisé d’y adhérer.

· Si au contraire, elle ne fait pas sens, semble injuste et n’est pas expliquée, l’adhésion ne viendra pas et l’obéissance devra passer par la contrainte.


Dans son texte « Qu’est-ce que l’autorité ? » la philosophe Hannah Arendt oppose le pouvoir qui contraint et l’adhésion consentie. Le pouvoir non seulement crée de la souffrance mais disparait dès que l’étau de la contrainte se relâche. L’adhésion au contraire, une fois gagnée reste acquise sans avoir à redoubler d’effort pour contrôler la situation, ni engendrer de malaise.


Un cas extrême serait un chef tellement convaincu que son équipe lui « doive obéissance » que définir des règles lui semble superflu. C’est la parfaite définition d’une tyrannie.


Nous avons déjà exploré cette notion dans une précèdent article consacré à la distinction entre pouvoir et autorité. Si réclamer l’obéissance vous désoblige, « faites autorité », soyez l’auteur d’un cadre de travail qui soit suffisamment cohérent pour remporter l’adhésion. Si vous êtes un manager intermédiaire, le simple fait de donner du sens pour de votre équipe aux règles que vous recevez peut suffire.


Rajoutons enfin, si vous vous voulez rassembleur que l’obéissance crée un rapport individuel à la règle. Au contraire, l’adhésion, crée un rapport collectif à la règle qui rassemble. Pensez-y dans vos pratiques managériales. Le devoir d’obéissance hiérarchique est très souvent rappelé, au point d’en faire oublier le devoir que devrait s’assigner tout « chef » de remporter l’adhésion de son équipe.

Cher Bryan, plus vous vous assurerez que vos directives font sens et soient bien expliquées, plus vous serez à l’aise avec la conduite de votre équipe.


Vous connaissez l’expression populaire « Diviser pour mieux régner ».

J’ai mieux à vous proposer « Rassemblez et vous n’aurez plus besoin de régner ».

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