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Sartre et l’identité professionnelle

Dernière mise à jour : 19 sept. 2021

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Une vie professionnelle c’est aussi des questions existentielles.

Avec Un Cadre Un Auteur, éclairons-les à la lumière de grands auteurs.



Bonjour,


Suite à votre réflexion sur Camus et l’absurde, j’ai évolué et je perçois le sens des Comités de direction. Je suis maintenant confronté à une nouvelle inquiétude. J’ai l’impression de ne faire que « jouer » au cadre sans en être un, même si je fais bien mon métier.

Luc

Bonjour Luc,


Je suis ravi de vous relire et de vous voir cheminer.

Ce que vous vivez n’est pas un syndrome de l’imposteur ni une crise mais une expérience existentielle très positive.


La différence entre « exister » et « être » est un sujet récurrent dans la philosophie. Dans « L’existentialisme est un humanisme », Jean Paul Sartre nous livrera une formule devenue célèbre « L’existence précède l'essence ». En commentaire, il nous dit : « Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après ».


Luc, vous venez tout juste de « surgir » dans le monde en tant que cadre et commencer une nouvelle « existence » professionnelle. Il va vous falloir un certain temps pour qu’elle vous définisse.

Vous intégrerez bientôt toutes ces expériences et elles feront partie de votre « essence ». La vieille sagesse populaire le dit encore plus simplement « C’est en forgeant qu’on devient forgeron ».


Dans « L’être et le néant », Sartre poursuit cette réflexion en décrivant un jeune garçon de café. Observant son application excessive et ses gestes un peu trop appuyés, il nous demande « Mais à quoi joue-t-il donc ? ». Il joue à être un garçon de café jusqu’à le devenir profondément, « au sens où cet encrier est encrier » écrit Sartre.

Ce garçon de café, c’est vous Luc, vos gestes de cadre sont encore nouveaux, ils ne tarderont pas à devenir votre essence, ce que la sagesse populaire nomme « seconde nature ».


Il ne vous faut toutefois pas oublier que le but est bien de « devenir » cadre. Dans le même ouvrage, Sartre nous met en garde contre une existence de façade « Le beau parleur est celui qui joue à parler parce qu’il ne peut être parlant ».


N’oubliez pas Luc d’être « parlant », que chacun de vos actes, de vos propos ou de vos décisions nous montre que vous êtes un cadre en devenir.

Si vous traversez ce questionnement, vous êtes sur la bonne voie. Nous vivons dans un monde qui nous invite à attacher chaque jour plus d’importance à notre image.

Vous, vous faites partie de ceux qui ont compris que la « façade » n’a de valeur que si elle reflète le fond avec sincérité.

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